Lorsque vous allez acquérir l’œuvre d’un artiste, ce sont des centaines d’heures d’échecs et d’espoirs, des mois de frustrations comme des moments de pure joie que vous aller acheter.

Le fruit de ce travail est un morceau de cœur, une partie de l’âme, un instant de vie de quelqu’un d’autre auquel il a fallu beaucoup d’humilité, d’abnégation, mais aussi de passion devant cette lourde tâche à accomplir : peindre ou sculpter sa propre intimité. Aller chercher au plus profond de soi le beau, le fort, qui aura pour rôle l’accompagnement d’autrui.

L’artiste doit repousser la matière dans ses retranchements, lui communiquer le but final tout en lui permettant de s’exprimer. C’est un combat vers l’excellence. Le créateur respectueux doit passer du temps à l’accomplissement de cette matière inconnue.

Combien de jeunes espoirs ont dû cloisonner leur art à l’essentiel ? Ils apprennent un métier. Ce n’était pas faute d’aimer créer, ou bien un manque de savoir-faire, ils sont confrontés à un problème de rentabilité. Et l’artiste devient un artisan, un «  bon technicien  ». Ils ont oublié de s’inventer chaque jour, ils ont changé de mode de vie. Ils ne sont plus uniques, ils deviennent au mieux des originaux.

Quel combat pour rester authentique et fidèle à son art, malgré les critiques, malgré les modes, malgré le temps qui passe, voulant laisser sa trace.

C’est une incessante remise en question pour qu’un tableau ou une sculpture représente une ouverture sur le monde.

Ce qui a vraiment un sens dans l’art, c’est la joie. Vous n’avez pas besoin de comprendre ce qui vous rend heureux, tout est là, à portée de vos yeux, à portée de vos émotions…

J’aimerais que la galerie soit une aide pour tout ces talents savoyards que nous avons eu la chance de garder pour nous.